Cet ouvrage de La Rochefoucauld est l’œuvre d’un esprit très pénétrant qui paraît systématiquement occupé à une considération exclusive des aspects négatifs de la nature humaine, qui lui ont valu la qualification de philosophe de l’amour-propre, c’est que le pessimisme dont il est imprégné doit beaucoup à la doctrine de Port-Royal qui a marqué la littérature de l’époque classique. La dénonciation de la vanité humaine, la réfutation du libre arbitre, la mise à nu de la faiblesse de l’être et des feintes dont il use vis-à-vis de lui-même, ou la peinture de son insignifiance, doivent être pris comme autant de témoignages de cet esprit janséniste qui traverse les Maximes.Grâce à la précision et à la netteté originales de son style, relevé par des ornements dont la distinction égale la sobriété, La Rochefoucauld a décrit son temps et une société pleine d’intrigues et de révolutions perpétuelles pour laisser, de modèles passagers envisagés dans une perspective pessimiste, une image immortelle.«C’est un des ouvrages qui contribuèrent le plus à former le goût de la nation, et à lui donner un esprit de justesse et de précision… Il accoutuma à penser et à renfermer des pensées dans un tour vif, précis et délicat.»VoltaireFrançois de La Rochefoucauld naît le 15 septembre 1613 à Paris sous le titre de prince de Marcillac en tant qu’héritier du duc de la Rochefoulcauld.